Le début de la fin des Devs... ou pas ?
2025/02/25
L’annonce de Mark Zuckerberg sur l’avenir des programmeurs chez Meta a jeté un froid sur l’ensemble du secteur de la Tech.
Selon lui, l’intelligence artificielle a atteint un niveau où elle peut désormais prendre en charge la majeure partie du travail des développeurs de niveau intermédiaire. Concrètement, cela signifie que le développement informatique, tel qu’il était enseigné et pratiqué depuis des décennies, est en train de basculer dans une nouvelle ère où l’humain risque de devenir secondaire. Et Meta n’est pas un cas isolé : Google, Microsoft, Amazon et d’autres géants du numérique ont amorcé la même transition.
Donc aujourd’hui l’IA ne se contente plus d’aider nos ingénieurs, elle commence progressivement à les remplacer. Ceci soulève donc une question plus qu’essentielle pour les étudiants en informatique : que vont-ils faire dans ce marché de l’emploi qui se contracte et où la programmation (tradi) est en voie de disparition ?Le métier de dév. il y a encore quelques années était perçu comme « le » choix d’avenir, la garantie de la stabilité avec des salaires très attractifs ! Les écoles informatique étaient prises d’assaut, convaincues qu’elles formaient les nouveaux John Carmack de demain.
Mais le paysage change à une vitesse vertigineuse ! Aujourd’hui, un étudiant qui commence un cursus en dév. risque de se retrouver diplômé dans un monde où la plupart des tâches qu’il aura appris à faire seront automatisées, car l’IA ne se contente pas de générer du code : elle l’optimise, le teste et le déploie plus vite que n’importe quel être humain !
Elle n’a pas besoin de faire de pauses, elle ne se trompe pas par fatigue ou manque d’attention. Résultat : les postes d’entrée de gamme, ceux qui permettent aux jeunes diplômés de faire leurs premières armes, sont en train de disparaître.
Dans ce contexte, comment rebondir ? La première piste consiste à se tourner vers des métiers où la valeur humaine reste irremplaçable. Plutôt que d’écrire du code, il faudra apprendre à superviser et optimiser le travail des IA, comprendre leurs limites, détecter leurs erreurs et les corriger.
Les ingénieurs ne seront plus de simples exécutants mais chefs d’orchestres, capables d’interagir avec les machines pour en tirer le meilleur. Cela implique un changement de mentalité, mais aussi une refonte des formations, qui pour l’instant restent focalisées sur un modèle en train de devenir obsolète.Certains choisiront de se spécialiser dans des domaines moins exposés à l’automatisation, comme la cybersécurité, l’architecture réseau ou la gestion des infrastructures cloud. D’autres iront vers des secteurs hybrides, mêlant informatique et sciences humaines, comme l’éthique de l’IA ou la protection des données.
Mais il ne faut pas se voiler la face… ces filières aussi finiront par être impactées par l’évolution des technologies. L’IA ne va pas s’arrêter au code, elle s’étendra à toutes les sphères du travail intellectuel, donc la vraie question, c’est de savoir si les jeunes générations auront le temps et les moyens de s’adapter. Hélas, cette transition n’est pas progressive, elle est brutale, (comme lors de l’arrivée des premiers Macs, qui a vu disparaître les photocompositeurs et autres typographes).
Ceux qui ont misé toute leur carrière sur la programmation vont devoir pivoter rapidement, et hélas tous ne réussiront pas. Les entreprises elles-mêmes n’ont pas encore trouvé de solution pour requalifier leurs collaborateurs. On parle souvent de formation continue et d’adaptabilité, mais dans la pratique, les reconversions sont longues, coûteuses et rarement anticipées à grande échelle.
Le risque, c’est donc de voir émerger une génération de travailleurs précarisés, formés pour des métiers qui n’existent plus, face à un marché du travail qui ne sait pas encore quoi faire d’eux…Il y a quelques années, on répétait aux jeunes que “savoir coder, c’est avoir un métier assuré pour le futur”.Aujourd’hui, cette phrase sonne presque comme une ironie cruelle.
Ce n’est pas la première fois que la technologie bouleverse un secteur entier, mais rarement une mutation n’a été aussi rapide. Ce qui est certain, c’est que dans un monde où l’IA devient omniprésente, la vraie compétence à acquérir ne sera peut-être plus une expertise technique, mais une capacité à anticiper, à évoluer et à se réinventer… non stop !
Publié le 25/02/2025
- Techno