Le brain rot : Impact du contenu court sur la génération Z

Le brain rot, c’est ce mélange d’overdose de contenus courts, ultra rapides, souvent creux, qui nous font scroller sans fin jusqu’à ce que le cerveau devienne une espèce de purée bien lisse. Et le plus fou, c’est que ça déborde de nos écrans: ça influence nos conversations, nos références, nos goûts, et même notre façon de percevoir ce qui nous entoure. On est en plein dedans, sans même s’en rendre compte.

Les entreprises le sentent aussi, parfois même sans vouloir l’admettre. L’attention s’est déplacée ailleurs, vers des vidéos qui se consomment à toute vitesse, des boucles infinies où les créateurs balancent des punchlines plus vite que leur ombre. Ces créateurs, souvent sans lien avec des médias traditionnels, dictent désormais les codes. Résultat: si une marque n’est pas dans le flux, elle n’existe tout simplement pas pour une partie des moins de 35 ans. Et comme les algorithmes récompensent la réactivité et la fréquence, les marques se mettent à produire toujours plus, toujours plus vite, pour rester visibles. Sauf qu’à force de courir après tout et n’importe quoi, elles perdent le fil de leur propre histoire. 

Le problème, c’est que nos cerveaux, eux, n’ont pas évolué à la vitesse des algorithmes.

Les études récentes sont claires: ce régime de contenus ultra courts fragilise l’attention, réduit notre capacité de concentration et nous rend accros à l’immédiat. Ajoutez à ça le fameux « doomscrolling » (ce besoin compulsif de scroller des contenus anxiogènes) et vous avez un cocktail qui mine le bien-être, l’estime de soi et votre capacité à réfléchir. Et ça se ressent directement dans le travail: des équipes qui fonctionnent en flux tendu, une créativité qui s’essouffle et des campagnes qui se ressemblent toutes parce qu’on n’a plus le temps de creuser !!!

Et pourtant, côté business, ça explose ! Les formats courts sont partout, les revenus publicitaires grimpent en flèche, et les vues se comptent par millions. Sur le papier, tout le monde est gagnant: CPM imbattables, visibilité instantanée, notoriété boostée. Mais grattez un peu et vous verrez l’envers du décor. Des messages qui se ressemblent tous, des contenus qui s’évaporent aussitôt qu’ils apparaissent, et une relation avec le public de plus en plus superficielle, presque jetable. Je vous défie d’ailleurs de me citer le dernier slogan d’une marque que vous suivez… Silence radio, non ? En revanche, si je vous dis “Just do it”, “Parce que je le vaux bien” ou “What else ?”, là, tout le monde visualise immédiatement la marque. 

C’est ça, la différence entre une identité construite dans le temps et un buzz éphémère qui ne laisse aucune trace. Alors, oui, il faut être présent là où l’attention se joue, c’est une évidence. Mais il y a une différence énorme entre s’adapter et se laisser avaler par la machine. Courir derrière chaque trend sans stratégie claire, c’est le meilleur moyen de diluer votre message, d’effacer votre identité et d’épuiser vos équipes. Et à la fin, il ne reste rien de solide.

Le vrai enjeu, c’est de trouver l’équilibre…

Alors oui, pour utiliser les codes du court quand ils servent votre message. Oui encore pour surfer sur un son viral si ça colle à votre ADN. Mais derrière chaque contenu rapide, il doit y avoir une passerelle vers quelque chose de plus grand: une vidéo plus profonde, un article qui explique, une expérience utile qui donne du sens. Et surtout, il faut redonner du temps et de l’espace aux équipes pour créer, réfléchir, et produire autrement que dans l’urgence permanente.

En résumé, le brain rot n’est pas juste un effet de mode, c’est un changement profond dans notre façon de consommer et de communiquer. Les plateformes continueront à pousser pour des contenus plus courts, plus rapides, plus addictifs, parce que ça marche. Mais les marques qui feront la différence seront celles qui savent transformer cette frénésie en une vraie expérience de marque, cohérente et durable. Le défi pour votre marque est là: capter l’instant sans sacrifier votre ADN et votre intelligence !