Baisse de la démographie : une opportunité stratégique pour transformer l’éducation ?
2024/09/25
Baisse de la démographie : une opportunité stratégique pour transformer l’éducation ?
En lisant le post d’ Anthony Kuntz (DIGISCHOOL) sur la baisse de la démographie et son impact sur notre système éducatif, j’ai été frappée par la pertinence de son analyse. Cette baisse, que beaucoup considèrent comme une contrainte budgétaire, peut en réalité être une formidable occasion de réinventer notre modèle éducatif. Entre 2023 et 2028, les effectifs scolaires devraient diminuer de 480 000 élèves. Un chiffre qui, loin de devoir nous effrayer, nous offre une belle opportunité de repenser l’éducation…
Anthony soulève une question cruciale : pourquoi ne pas voir cette situation comme une chance d’investir, à coût constant, dans la qualité de l’éducation de notre jeunesse ? Ce point de vue, loin d’être utopique, s’appuie sur des données solides.
La baisse du nombre d’élèves devrait naturellement entraîner des classes moins chargées. Or, nous savons que des classes réduites permettent un enseignement plus individualisé et un meilleur accompagnement des élèves. Cela a déjà été démontré par plusieurs études internationales, notamment celles de l’OCDE. En effet, des classes plus petites offrent aux enseignants la possibilité de mieux connaître leurs élèves, de comprendre leurs besoins spécifiques, et de s’adapter à leurs rythmes d’apprentissage.
Plutôt que de fermer des établissements ou de supprimer des postes, il serait judicieux de réaffecter les ressources pour continuer à offrir un enseignement de qualité à nos enfants, avec un accompagnement personnalisé.
L’évolution démographique pourrait également être l’occasion idéale pour moderniser nos pratiques pédagogiques. Selon le Forum Économique Mondial, 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. Cela signifie que notre système éducatif doit évoluer pour préparer les jeunes aux compétences du futur. L’introduction des technologies numériques, déjà amorcée, doit être accélérée.
Les outils technologiques, tels que les plateformes d’apprentissage en ligne, l’intelligence artificielle (IA) ou encore les systèmes adaptatifs, permettent aux enseignants de mieux suivre la progression de chaque élève. Dans des classes plus petites, ces outils pourraient s’intégrer parfaitement pour créer un environnement d’apprentissage plus efficace et plus stimulant. Les enseignants auraient alors la possibilité de se concentrer davantage sur l’accompagnement, tandis que la techno viendrait renforcer l’efficacité de l’apprentissage.
De plus, cette transition tech pourrait inclure l’introduction de projets collaboratifs, d’ateliers pratiques et le développement des compétences transversales, comme la créativité, la collaboration et l’esprit critique.
L’une des idées centrales du post Anthony Kuntz est de considérer l’éducation non comme une dépense mais comme un investissement à long terme. Et il a raison ! Chaque euro investi aujourd’hui dans l’éducation produira des retombées économiques et sociales dans le futur. D’après la Banque Mondiale, un système éducatif renforcé contribue non seulement à la croissance économique, mais aussi à l’amélioration de la cohésion sociale et à la réduction des inégalités.
Une étude récente estime qu’une augmentation de 10 % du niveau des compétences des élèves pourrait générer jusqu’à 150 milliards d’euros de PIB supplémentaire pour la France au cours des dix prochaines années. L’amélioration de l’éducation n’est donc pas simplement une nécessité sociale, c’est aussi un moteur de prospérité économique.
Cependant, un aaspect souvent négligé, mais essentiel dans ce contexte, est la formation des enseignants. Si nous envisageons un système éducatif plus personnalisé et plus numérique, il est crucial que nos enseignants soient eux aussi formés… aux nouvelles pratiques « péda » et « tech »
Aujourd’hui, la France dépense moins pour la formation continue des enseignants que d’autres pays de l’OCDE. Il est temps de repenser cette stratégie. La baisse des effectifs pourrait être l’occasion de lancer un programme ambitieux de formation continue pour les enseignants, en les accompagnant dans cette transition numérique et en les dotant des outils nécessaires pour un enseignement encore plus performant.
Pour conclure, la baisse démographique à venir, loin d’être une contrainte, est une chance unique de transformer notre système éducatif.
Publié le 25/09/2024
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