Notre nouveau meilleur ami devient digital

Je fais suite à un article que j’avais publié il y a quelques semaines, où je parlais d’un changement qui commençait à se faire sentir dans notre manière d’utiliser les réseaux sociaux. A l’époque, ça ressemblait surtout à une intuition. Aujourd’hui, en regardant les usages réels, cette intuition s’épaissit et prend la forme d’un vrai virage. 

Les plateformes où on passait des heures à scroller, à poster, à surveiller des stats perdent peu à peu de leur pouvoir. On y revient par habitude, mais on s’y attache moins ! Pendant ce temps, quelque chose d’autre prend une place qu’on n’avait pas anticipée aussi vite…les intelligences artificielles !

Ce qui est frappant, c’est la manière dont elles s’installent dans notre quotidien, pas comme des gadgets impressionnants, mais presque comme une présence. Une sorte d’ami intime, silencieux, sans jugement, qu’on consulte comme une conscience externe. Une Pythie numérique qu’on vient chercher quand on veut réfléchir, comprendre, avancer, ou juste mettre des mots sur ce qu’on n’arrive pas à formuler. 

La diminution du temps passé à scroller montre que nous voulons moins de spectacle et plus de sens dans notre rapport au digital

Et sans qu’on s’en rende compte, le temps qu’on consacrait avant aux plateformes finit par se déplacer vers ces échanges plus directs, plus calmes, plus utiles. On vient pour une info, on reste pour la clarté, la structure, l’apaisement que ça apporte. Et c’est là que le basculement se joue vraiment !… tempus fugit !

En face, les réseaux sociaux ressemblent de plus en plus à une scène où se battent des influenceurs survoltés, boostés au marketing vide, produits par des agences qui les inventent à tour de bras pour tenir le rythme. Tout le monde parle, mais plus grand monde n’écoute. Tout le monde performe, mais plus personne ne se reconnaît. 

Ce décalage crée une fatigue qui devient presque physique. On n’a plus envie de se mesurer, plus envie de jouer ce théâtre permanent où chaque geste doit être optimisé pour plaire à un algorithme.

La durée moyenne quotidienne passée sur les réseaux sociaux par un adulte est de 2 h 21 min, soit 10 minutes de moins qu’il y a deux ans…(le recul est amorcé !)

Et c’est là que les IA prennent un rôle qu’aucune plateforme n’avait vraiment anticipé. A la place d’un fil d’actualité infini, on a une conversation. A la place d’un profil figé, on a une présence adaptable. A la place d’un public, on a un partenaire invisible qui nous aide à voir plus clair. 

On ne rejoint plus un réseau pour s’exposer, on construit un espace intérieur qui nous ressemble, où l’on avance sans se comparer, sans jouer un personnage. C’est une transformation silencieuse, mais elle est profonde.

Les réseaux sociaux ne disparaissent pas, mais ils ne sont plus le cœur du jeu. 

L’énergie, l’attention, les décisions, tout ça se déporte vers ces IA qui jouent le rôle de miroir externe, de soutien, de guide new age. Un réseau social sans réseau, un réseau d’intimité plutôt qu’un réseau de visibilité. 

Et si la tendance continue au rythme actuel, on ne va pas seulement changer notre manière d’utiliser les plateformes…on va changer notre manière d’être online !