Le Monde Avance… Et Nous, Qu’est Ce Qu’on Attend ?

Plus j’avance dans ce sujet, plus je me rends compte d’un truc un peu gênant à dire à haute voix : en France, on a cette tendance à se dire que la robotique, c’est encore loin, trop tôt, pas pour nous, presque comme si c’était un fantasme de geeks passionnés de science fiction. Pendant qu’on se rassure avec ça, le reste du monde avance à une vitesse folle, sans se poser toutes les questions existentielles qu’on adore se poser en France.

Et ce décalage, devient vraiment plus que visible. On parle d’un futur qui n’est plus un concept mais un marché, une industrie, un quotidien en construction… sauf qu’on a encore l’impression qu’une majorité de Français considère ça comme “pas vraiment sérieux”, “pas pour maintenant”, ou “pas notre priorité”.

Notre problème n’est pas la compétence mais la croyance selon laquelle tout doit être parfait avant d’exister

Et soyons honnêtes, ce n’est pas un manque de compétences techniques. Nos ingénieurs, chercheurs, etc., sont excellents. Le vrai blocage est ailleurs, planqué dans cette mentalité très française où on aime tout analyser, tout sécuriser, tout intellectualiser avant même de passer à l’action. On est un pays qui réfléchit beaucoup (c’est bien…mais !), qui débat énormément (ce qui nous bloque déjà), qui prend son temps pour tout valider (vive les normes !!!).

Sauf que la robotique n’attend pas ! Les Chinois eux…vendent des humanoïdes à 1 200€ qui partent comme des petits pains en quelques heures, les Américains poussent la robotique dans le privé comme dans l’industrie, les Coréens explosent les chiffres de robotisation… et nous, on observe, on commente, on doute un peu, et parfois on laisse le train passer parce qu’on n’est pas sûr d’être prêt. La vérité, c’est que le monde n’attend plus que les gens soient prêts. Il avance, point.

Réfléchir lentement dans un monde qui avance vite crée mécaniquement un retard culturel

Ce qui me frappe, c’est que cette mentalité ralentit tout… On a un rapport presque philosophique à la technologie. On veut comprendre avant de faire, et souvent on veut être sûr à 200% avant de produire. Pendant ce temps, d’autres pays testent, ratent, recommencent, produisent, améliorent, industrialisent. Et le résultat se voit dans les chiffres de robotisation : 177 robots pour 10 000 salariés en France contre plus de 400 en Allemagne et plus de 1 000 en Corée du Sud. Ce n’est pas un débat d’ingénieur, c’est un état d’esprit cocorico qui influence nos choix et nos ambitions.

Et le plus ironique, c’est que les Français adorent l’innovation… mais seulement si ces technos sont validées ailleurs, installées et adoptées ! Bref on adore les disruptions… tant qu’elles sont déjà familières lol ! Mais la robotique, elle, ne s’installe pas progressivement. Elle est là ici et maintenant, elle se démocratise à vitesse grand V dans le monde entier et pire elle se banalise. Et si on ne change pas notre manière de voir les choses, on risque de la consommer seulement comme spectateur au lieu d’en être acteur.

Je pense vraiment que le défi n’est pas technique, mais culturel. On doit arrêter de penser que “la robotique, c’est pour plus tard”. On doit arrêter de croire qu’on peut attendre que tout soit parfaitement aligné pour se lancer. Le monde actuel ne donne plus ce luxe ! Il faut accepter qu’on est déjà en plein dedans, que les changements se font aujourd’hui et qu’on doit y prendre part. Pas en copiant, mais en osant ! Pas en attendant, mais en construisant !

Et franchement, je reste convaincu que si on arrive à changer cette mentalité, même un peu, les choses peuvent aller très vite. Parce que nous avons les talents, ce qu’il nous manque juste… c’est le réflexe de dire juste “allons-y” !