2025/11/03
Halloween, c’est un peu la fête qu’on pensait réservée aux Américains, avec leurs citrouilles XXL, leurs maisons décorées à outrance et leurs enfants déguisés en mini vampires. Pourtant, en France, cette fête a fini par trouver sa place. Lentement d’abord, presque timidement dans les années 90, puis de façon plus assumée depuis une dizaine d’années.
Et en 2025, Halloween est devenue un vrai temps fort marketing, avec des campagnes qui n’ont plus rien à envier à Noël ou à la Saint-Valentin. La raison est simple : on aime les histoires, les symboles, les rituels et surtout les prétextes à consommer différemment. Et Halloween, avec son univers coloré et ses codes visuels ultra-identifiables, est parfaite pour ça. Elle permet aux marques de sortir de la routine et de jouer la carte du décalé, du second degré et du spectaculaire.
@deliveroo_fr
Cette année, on a vu des campagnes franchement créatives. Deliveroo, par exemple, s’est offert un Halloween très digital et très drôle, avec deux vidéos baptisées « Halloween 1 » et « Halloween 2 » réalisées par l’agence Heaven. Les mini-films mettent en scène les petits moments flippants du quotidien transformés en occasions de commander son repas. Ce n’est pas une pub qui fait peur, c’est une pub complice : on se reconnaît, on rigole, et surtout on partage. C’est typiquement le genre de contenu pensé pour TikTok et Insta : court, rythmique, et bourré de clins d’œil pop. Et ça marche, parce que Halloween, aujourd’hui, c’est moins une question de croyance que d’ambiance. Les marques surfent sur une émotion collective, une envie d’évasion visuelle et de légèreté dans un contexte souvent morose.
À la télé, même les grandes chaînes jouent le jeu ! Disney Channel France a diffusé un spot spécialement conçu pour Halloween 2025 : couleurs saturées, personnages maquillés, petits effets de peur bon enfant, tout est calibré pour séduire les enfants et leurs parents. Ce genre d’habillage est révélateur : quand les médias eux-mêmes s’emparent du thème, c’est que la fête est devenue culturellement installée. On n’est plus dans l’importation américaine, mais dans une appropriation locale, à la française, avec un humour moins gore, plus léger. C’est du divertissement familial avant tout, et c’est ce qui séduit les marques grand public.
Canal+ Brand Solutions, de son côté, a proposé une expérience immersive baptisée SCREAM+, diffusée sur OQEE Ciné (Freebox). L’idée : transformer la publicité en mini-expérience sensorielle, un peu comme un jump scare contrôlé. C’est malin parce que ça joue sur la curiosité et la peur « soft », tout en offrant aux annonceurs un espace de communication marquant. On sent que Halloween devient une période de test pour de nouveaux formats créatifs.
@canalplus
Il y a aussi les marques qui sortent totalement de leur zone de confort. Pilot, la marque de stylos, a repris en 2024 le concept du « monstre faute d’orthographe » et devrait le prolonger cette année sous une forme participative. C’est un bon exemple d’appropriation culturelle : on ne parle plus de citrouilles, mais de ce qui fait peur à un public français, les fautes de français ! Là encore, Halloween devient un prétexte pour faire passer un message autrement.
@pilotpenfrance
Si la fête a mis du temps à s’imposer chez nous, c’est d’abord parce que la France a longtemps considéré Halloween comme trop commerciale et trop américaine. Mais depuis quelques années, la bascule s’est faite : le public n’attend plus de « croire » à Halloween, il attend de « vivre » Halloween. Entre les soirées, les posts sur les réseaux, les vitrines de supermarché et les séries Netflix qui entretiennent la culture du frisson, tout pousse les Français à jouer le jeu. C’est devenu une période où on se permet un peu de folie visuelle, d’humour noir et d’autodérision, sans la solennité de Noël ou du Nouvel An. Les marketeurs l’ont bien compris : c’est une fête rentable parce qu’elle est émotionnelle, visuelle et communautaire.
On parle en 2025, d’un marché français autour de 350 millions d’euros, en hausse constante, avec plus d’un tiers des 18-35 ans qui affirment célébrer Halloween d’une manière ou d’une autre. Les réseaux sociaux y sont pour beaucoup : entre les challenges déguisements, les recettes thématiques et les stories sponsorisées, Halloween est devenue une opportunité de storytelling continu. Et dans un monde saturé de pub, c’est rare de pouvoir encore surprendre le public.
Alors, si Halloween s’est installée chez nous, c’est parce qu’elle correspond à un besoin collectif de se faire un peu peur… pour rire, de sortir de son quotidien pour partager un moment complice, loin de la spiritualité ! Et tant qu’elle offrira ce mélange de jeu, de créativité et d’émotion, elle restera un terrain fertile pour les communiquants !
Publié le 03/11/2025
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