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BlackSheep, le mouton noir des opticiens ?

2025/11/11

Blacksheep Le Mouton Noir Des Opticiens
Blacksheep Le Mouton Noir Des Opticiens

À Paris, le BHV Marais change de visage! Ce grand magasin mythique de la rue de Rivoli voit arriver 2 mondes qui n’ont rien à voir. 

D’un côté, l’installation très attendue et en même temps très critiquée, de Shein, le géant chinois de la mode ultra rapide, qui à ouvert le 5 novembre. De l’autre, un acteur complètement inattendu du côté de l’optique, BlackSheep, qui assume à fond un modèle totalement transparent et revendique haut et fort du 100 % fabriqué en Chine. En clair, des lunettes de vue et des solaires (montures et verres inclus), sortant directement des usines chinoises sans aucun intermédiaire, à des prix défiant toute logique, avec des montures à partir de 2,95€. De quoi se demander si le BHV ne serait pas en train de devenir le nouveau temple du made in China, et surtout si c’est vraiment une bonne idée.

BlackSheep : un modèle “direct usine” qui casse les codes

Le modèle de BlackSheep, c’est du direct usine au client, sans détour, sans distributeurs qui prennent leur marge au passage. Résultat, des prix cassés sur tout, et un discours de transparence totale. La marque explique qu’elle veut couper les coûts, tout montrer, et proposer du très accessible pour un public qui fait attention à chaque euro dépensé. Et pour éviter qu’on l’accuse de faire du cheap, elle mise sur l’honnêteté, elle montre ses usines, elle explique ses choix, bref elle joue la carte du franc-parler. C’est malin, parce qu’en pleine crise du pouvoir d’achat, ce genre d’approche attire du monde.

Mais évidemment, ça pose plein de questions… surtout pour les opticiens classiques, pour qui c’est un vrai séisme ! Si les clients peuvent commander des lunettes à trois fois rien, sans passer par le magasin, avec un minimum d’interactions humaines, ça change tout. Le métier d’opticien repose encore beaucoup sur le service, la proximité, la confiance. Et là, on bascule dans un modèle où le prix devient le seul et unique critère. Et derrière le prix, il y a toujours des concessions : la qualité, la traçabilité, les conditions de fabrication, l’impact environnemental. Ce n’est pas forcément mauvais, mais il faut être lucide, rien n’est gratuit !

BHV : un pari risqué pour son image historique

Pour le BHV, le risque est à double tranchant car bien sûr ces nouvelles enseignes peuvent attirer une clientèle plus jeune, curieuse, sensible aux bons plans. Mais ça peut bousculer aussi son image historique, celle d’un grand magasin parisien avec une belle réputation, un certain standing, une histoire qui remonte au XIXe siècle. En s’associant à des marques ultra low cost chinoises, il prend un virage audacieux, presque provocateur. C’est un pari : renouveler son public, dynamiser à nouveau ses espaces, mais aussi risquer de brouiller son identité. Certaines marques partenaires, notamment celles qui défendent le made in France, risquent de mal le vivre.

Sur le long terme, c’est peut-être une bonne idée si c’est bien encadré, car le commerce évolue, les consommateurs veulent des prix bas mais aussi de la transparence, et BHV ne peut pas rester figé dans un modèle ancien. En revanche, s’il se transforme complètement en temple du low cost, il perdra ce qui fait sa force, cette aura un peu chic, ce mélange de créativité et de qualité. Le vrai enjeu, c’est l’équilibre.

L’arrivée d’acteurs comme BlackSheep annonce un marché à deux vitesses

Pour les opticiens, ce genre de mutation, c’est un signal fort ! Ceux qui ne s’adaptent pas vont souffrir, c’est clair. Mais ceux qui sauront valoriser la qualité, le conseil, le sur-mesure, ou une fabrication plus éthique, peuvent au contraire tirer leur épingle du jeu. On va sûrement vers un marché à deux vitesses : d’un côté, les prix ultra bas, et de l’autre, les services haut de gamme.

En résumé, le BHV semble bel et bien amorcer un virage vers un modèle très orienté vers les produits chinois à bas coût. L’arrivée de Shein donne le ton et si BlackSheep suit, la tendance sera hélas confirmée. 

Ce n’est pas forcément négatif, mais ça remet en question toute la cohérence du lieu. 

Le BHV a tout intérêt à garder une double offre claire, en maintenant un pôle premium et responsable à côté de cette ouverture vers le low cost. Ce serait le seul moyen de ne pas perdre son âme, tout en restant dans le coup.

Publié le 11/11/2025

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